« L’amour commence dans l’eau de rose et finit en eau de boudin. » écrit Begbeder avec désinvolture dans son roman à caractère autobiographique, adapté ensuite au cinéma : « L’amour dure trois ans ». Basé sur ses propres expériences amoureuses, ce roman un peu fataliste déconstruit cette belle illusion qu’est l’amour et ne lui laisse que peu de chances face au temps qui passe.
Un mythe urbain
Il fut un temps, un mythe urbain moderne racontait que l’amour ne durait que trois ans et qu’ensuite, il était bon de changer de partenaire. Au vue des divorces croissants ces dernières décennies, dus notamment à des modèles familiaux de moins en moins traditionnels, certains neurobiologistes nous ont mis dans la tête que l’amour ne durait que le temps de procréer et d’élever un enfant. Et pourtant, je trouve réducteur d’affirmer que l’amour n’est qu’un composant chimique qui disparait de manière mécanique une fois l’accouplement accompli. Nous ne sommes pas des robots, nous possédons encore notre libre-arbitre et n’agissons pas selon une ligne toute tracée (ce qui serait ennuyeux, avouez-le !). Imaginez changer de partenaires tous les trois ans !
L’amour aux multiples facettes
Bien sûre, l’amour s’essouffle et connaît ses phases creuses. Mais ils s’agit également d’un terme subjectif et très relatif. Un couple de 20 ans et un couple de 60 ans ne vont pas s’aimer de la même manière et c’est normal ! La passion des amours adolescentes laisse place avec le temps à une relation plus calme et moins tumultueuse basée sur le respect et l’écoute de l’autre. Lamour n’est pas seulement basé sur le sexe, mais a aussi une connotation plus spirituelle : on a besoin de l’autre pour ne pas se sentir seul au monde. Cet autre est une épaule qui sera là pour vous dans les meilleurs moments comme des pires. Et quoi de plus romantique que de finir sa vie à deux ? L’amour prend différentes formes au cours de l’existence et c’est ce qui rend ce sentiment si mystérieux. Il échappe alors échappe à toute explication scientifique.
Tomber amoureux – une réaction chimique ?
Le journal en ligne quoi.info nous révèle une interview de la neurobiologiste Lucy Vincent. Selon elle, « tomber amoureux est de toute évidence sous le contrôle de processus programmés et de sensibilité qui sont bousculés sans volonté de notre part ». Selon ses dires, tomber amoureux est purement pragmatique et inévitable. Et pourtant, On aimerait croire qu’il s’agit d’un phénomène incompréhensible, d’un véritable « coup de foudre » au premier regard. Les papillons dans le ventre, une petite boule au cœur, les yeux qui pétillent… comment expliquer cela ? Se sont tout simplement des instants magiques… censés être une parade de paon pour enclencher le processus de reproduction. Et pourtant, j’aime à croire que rien n’est programmé, j’aime à penser qu’il ne s’agit que du fruit du hasard, que les émotions ressenties sont plus spirituelles que de simples réactions entres les petites cellules du bonheur, qui s’entrechoquent d’excitation lors de la rencontre avec l’âme sœur.
L’amour dure-t-il trois ans ? En fait, la réponse à cette question n’est pas bien loin et il ne faut pas chercher midi à 14h : tout est une question de croyances.
